La municipalité nous a habitués à ignorer ses responsabilités et à appliquer le « c’est pas ma faute »

Godefroy

Godefroy LEHIDEUX, animateur du MoDem Paris XVIIe, revient sur le phénomène #saccageparis. 

Le début du mois d’avril a connu l’apparition d’un mouvement sur les réseaux sociaux contre la gestion de la propreté par l’Hôtel de Ville et Anne Hidalgo. Quelle a été votre réaction à la lecture des nombreux messages et tweets ?

Le sujet de la propreté à Paris n’est malheureusement pas récent pour notre capitale. On se souvient de cet article du journal anglais The Guardian en septembre 2019 qui qualifiait Paris « d’homme sale de l’Europe ». Ce qui est certain, c’est que nous avons atteint un point de saturation tel que les Parisiens se sont saisis de leurs téléphones et que le hashtag #saccageparis est devenu une vague énorme de protestation. Cela a permis d’avoir des témoignages « en direct » de la gestion ubuesque de l’Hôtel de Ville de la propreté, de l’entretien des chaussées et du mobilier urbain…

Mais la Ville de Paris répond qu’elle traite le sujet et que les problèmes actuels seraient dus à une réduction des effectifs liée au Covid ainsi que le résultat d’incivilités et de la densité de la ville.

La municipalité nous a habitués à ignorer ses responsabilités et à appliquer le « c’est pas ma faute ». Ce n’est pas une surprise.

Nous pouvons tous comprendre que le Covid ne facilite pas les choses, nous l’avons tous ressenti dans notre vie quotidienne. En revanche, je trouve que l’argument de l’incivilité n’est pas totalement recevable. La Mairie voudrait-elle dire que les Parisiens sont juste « sales » et qu’il n’y a rien à faire ? J’ai du mal à voir le lien entre une incivilité et des trous béant dans la chaussée, des câbles électriques à nu entre les feux signalétiques place de la Concorde ou le nombre colossal de rats, par exemple promenade Pereire dans le XVIIème arrondissement.

Je ne dis pas que tous les comportements sont parfaits. Mais il est évident que ce n’est pas la cause majeure de la situation dans laquelle nous sommes actuellement. De plus, il est plus simple de respecter quelque chose qui est d’ores et déjà bien entretenu. Regardez l’exemple des décharges sauvages en Ile-de-France : c’est lorsque l’on laisse les détritus en place qu’ils s’accumulent.

Le budget de la Ville de Paris pour la propreté n’a fait que baisser depuis 2001 et pour l’instant, la promesse de campagne de Madame Hidalgo – doubler le budget consacré à la propreté – n’est restée que lettre morte.

Que préconisez-vous pour changer la situation ?

Ce qui est important, c’est que les Parisiens notent un changement rapide et visible. L’action municipale doit avoir un impact tangible sur le quotidien des Parisiens. Arrêtons d’agir avec un dogme comme objectif mais cherchons du concret.

Arrêtons de dépenser des dizaines voire des centaines de milliers d’euros dans des échecs courus d’avance – je pense par exemples aux urinoirs solaires sous la ligne 2 du métro. Les Parisiens veulent se rappeler pourquoi Paris est la plus belle ville du monde et cela passera avant tout par une phase de nettoyage et de propreté, par des choses qui pourraient paraitre évidentes : des rues propres, des trottoirs accessibles, un mobilier urbain homogène et propre.

Venez dans le XVIIème arrondissement, aux Batignolles par exemple, et vous verrez : la chaussée est défoncée, les trottoirs en mauvais état, on occupe l’espace piéton avec des panneaux publicitaires dont la municipalité nous disait ne pas en vouloir… Pendant ce temps, on dépense sans compter pour des parterres d’arbres sales, mal entretenus et qui d’ailleurs prenne une place incroyable sur le trottoir. La rue Brochant est un exemple flagrant.

Arrêtons de mettre en place des projets plus qu’onéreux et qui ne font qu’aggraver le problème. Une ville propre, homogène et que les Parisiens aiment, rapidement. Cela doit être notre objectif.

Et à plus long terme ?

Dans un second temps, nous pourrons penser à embellir notre ville. Nous avons par exemple porté depuis longtemps au Mouvement Démocrate et durant la campagne municipale avec la majorité présidentielle, la réouverture de la Bièvre, projet que nous souhaitons régional.

Paris appartient à tous les Franciliens, il faut que ces politiques soient définies avec les autres villes et départements franciliens voire avec la région Ile-de-France. Les projets d’envergures, même en matière de propreté et de qualité de vie, ne s’arrêtent pas au niveau du périphérique. Nous devons défendre une vision globale des choses pour que les Franciliens soient à nouveau fiers de notre capitale.

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