"Nous avons décidé immédiatement et naturellement que nous allions ouvrir nos portes pour partager notre espace et nos vies avec des réfugiés."

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(© Le drapeau ukrainien ©Getty - Kutay Tanir)

Héloïse est militante du Mouvement Démocrate dans le 18e arrondissement de Paris. Elle a accepté de répondre à nos questions sur son engagement pour l'accueil des réfugiés ukrainiens à Paris. 

Comment s'est passé l'accueil et comment vont les personnes que tu as accueillies ?

Ils sont arrivés un jour de pluie à Paris, après deux semaines d’exil. La maman et ses deux enfants n’avaient pour unique bagage qu’une valise dont dépassait un doudou. Elle ne savait pas qui nous étions, ni même comment nous nous appelions. C’était un choc émotionnel immense. Une déchirure. Ils laissaient leur vie derrière eux : leur mari ou leur père, leurs grands-parents, leur maison détruite, leurs camarades. Ils ont fui leur village de Boutcha par le premier couloir humanitaire et sont passés par la Pologne. Par hasard, dans un train, elle a rencontré un Français qui fuyait lui aussi. Il faisait partie d’une association de cinéma européen, comme mon mari. Il a posté un message sur leur réseau professionnel, indiquant qu’une famille ukrainienne cherchait à être accueillie en France. C’est ainsi que nous avons été mis en relation. Totalement en dehors des circuits institutionnels. Natacha était professeur de français et parle parfaitement notre langue, ce qui a beaucoup facilité l’accueil et la vie commune dans notre 4 pièces où nous avons donc vécu à 8 durant 6 mois. C’est une personne extrêmement courageuse. Elle a trouvé un premier emploi toute seule, puis un second avec l’aide du MoDem. Elle vit aujourd’hui dans son propre logement avec ses enfants qui réussissent brillamment leur scolarité en France.

Pourquoi était-ce important pour toi de t'engager pour l'accueil des personnes réfugiées en France ?

C’était le mois de février, en pleine campagne présidentielle. Nous étions tous mobilisés en tant que militants à faire vivre notre démocratie. La guerre a éclaté en Ukraine. Avec mon mari, nous avons été traversés par le même effroi de cette menace si proche. Je me disais que je ne pourrais pas continuer à militer pour mes idées si je ne les mettais pas en œuvre de manière concrète. Que nous étions responsables, chacun à notre échelle, d’écrire l’histoire. Nous avons décidé immédiatement et naturellement que nous allions ouvrir nos portes pour partager notre espace et nos vies avec des réfugiés. Ce n’est pas un choix simple, surtout lorsque c’est un choix familial. Nos trois enfants ont dû apprendre ce que signifie l’urgence humanitaire et partager leurs chambres et leurs jouets. C’est une expérience qui les a fait grandir autant que nous, adultes. Les liens que nous avons tissé avec notre famille ukrainienne sont fraternels et indéfectibles.

Avec quelques mois de recul, quel regard portes-tu sur l'accueil des réfugiés à Paris ?

Un regard coupable. En France, nous avons largement, grâce à l’appel du Président de la République, ouvert nos portes et nos cœurs. Mais à titre individuel, je n’arrive pas à me satisfaire de ne pas avoir agi plus tôt, lors d’autres crises humanitaires. Je n’oublie pas que des familles syriennes dorment encore dehors, sur nos trottoirs, à Paris comme ailleurs. C’est une question complexe à résoudre, mais qui mérite d’être posée collectivement. Il faut s’interroger sur la manière dont l’accueil est encadré ainsi que le soutien proposé aux volontaires. L’accueil des réfugiés ukrainiens nous démontre que nous, Français, sommes solidaires et capables d’humanisme.

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