Nous comptons 800 bénévoles et une capacité de mobiliser des jeunes

Peux-tu décrire ton engagement associatif ? Depuis combien de temps t'y consacres-tu et quelles sont les grandes actions qui vous mobilisent ?

Je me suis d'abord engagé dans la Société de Saint Vincent de Paul (SSVP) alors que j'étais jeune étudiant dans une petite ville de la Sarthe. Je visitais alors chaque dimanche un réfugié hongrois. Puis j'ai renoué avec la SSVP il y a 20 ans dans le 13e en servant des repas à des personnes âgées et en précarité. On m'a ensuite demandé de présider et coordonner les activités de nos équipes parisiennes, chacune enracinée dans un quartier et associée à une paroisse, définissant ses propres actions selon un principe de subsidiarité dans un esprit résumé par nos devises : "aimer, partager, servir" et "être présent tout simplement."  Contrairement à d'autres associations nous n'avons pas de salarié mais environ 800 bénévoles et une capacité de mobiliser des jeunes, comme lors des premiers confinements de 2020 où nous avons assuré pendant 4 mois la collecte de denrées et l'approvisionnement en camionnette d'une vingtaine de points de distribution de colis solidaires.

Q2. Depuis que tu as commencé à t'engager, observes-tu des évolutions, de nouveaux enjeux pour l'aide aux personnes en difficulté ?

Pendant la vingtaine d'années de mon engagement à Paris j'ai vu croître en particulier les difficultés de logement et d'hébergement pour les personnes non éligibles au logement social et ce malgré une meilleure coordination des centres d'hébergement via le 115 du SIAO-Paris et la coordination des maraudes avec le Samu Social. L'arrivée massive des migrants et des réfugiés depuis 2015 nous a amenés à travailler en partenariat pour accompagner ces personnes dans leurs parcours d'intégration, tout en restant accueillant à ceux qui sont encore sans-papiers. L'autre grand enjeu est l'inclusion numérique des personnes qui n'ont pas accès aux outils ou qui sont embarrassées par l'injonction à aller sur internet pour s'informer et accéder à leur droits. Plusieurs de nos équipes proposent maintenant un accompagnement au numérique.

Q3. Quel regard portes-tu sur la proposition de la majorité présidentielle de simplifier l'accès aux aides sociales grâce au "versement à la source" ?

Ayant personnellement accompagné plusieurs personnes dans leurs démarches parfois compliquées vis à vis de la CAF, de Pole Emploi, du CASVP, de la MDPH, ou des Maisons des Ainés et des Aidants, pour bénéficier de telle ou telle allocation, je ne peux qu'applaudir à cette proposition. Mais l'accompagnement au numérique n'en sera que plus nécessaire pour que chacun reçoive bien ce à quoi il est éligible.