Retrouvez le projet du MoDem Paris !
A l'issue de 18 mois d'échanges et de réflexion, le Mouvement Démocrate de Paris a adopté plus de 1000 propositions pour changer les choses à Paris.
Retrouvez-les ici : urlr.me/VkzMqt
Lors des élections municipales de 2020, le Mouvement Démocrate portait un projet intitulé « Réconcilier ». Réconcilier les Parisiens entre eux, avec leurs voisins, avec la nature, avec leur ville. Cette ambition était sans conteste précurseur à l’époque. Elle est aujourd’hui on ne peut plus d’actualité. Car en 6 ans, les critiques adressées à la mairie sortante n’ont fait que se renforcer.
RÉCONCILIER LES PARISIENS ENTRE EUX
Jamais un ou une maire de Paris n’aura autant clivé. Pas seulement sur ses propositions. Mais sur sa manière de concevoir l’action publique. Anne Hidalgo et son Exécutif ont délibérément opposé les Parisiens les uns aux autres. Ceux qui la plébiscitent, qui doivent être soutenus. Et les autres, qui doivent être combattus. Quiconque émet la moindre critique à l’égard de son action est immédiatement taxé de sexiste, machiste, conservateur voire trumpiste. Car critiquer l’action de la maire de Paris, forcément juste dans ses principes et bonne dans son exécution, ne peut relever que du populisme… Il faut dire que cette pratique portée à son paroxysme par la maire de Paris était encouragée par l’ancien mode de scrutin dit « Paris – Lyon – Marseille » (PLM), mode de scrutin désormais réformé, notamment grâce à notre action. Un maire, ce ne peut pas être quelqu’un qui oppose les habitants les uns aux autres. Ce doit être quelqu’un qui a à cœur de rassembler, y compris celles et ceux qui n’ont pas voté pour lui. Faire adhérer pour construire et avancer ensemble. Sans fausse concertation mais avec de vrais dialogues.
RÉCONCILIER LES PARISIENS AVEC LA NATURE
La maire de Paris s’est érigée en maire écologique à longueur de déclarations, mais quand on regarde les choses factuellement, Paris a, au cours de ses deux mandats, déçu sur le plan de l’atténuation des effets du dérèglement climatique et pris un retard considérable quant à l’adaptation de la ville à ses impacts. Et ce, au détriment de ses habitants. Paris est en effet la capitale européenne où le risque de mourir de la canicule est le plus élevé. Derrière les grandes annonces, il y a une réalité : près de 3 millions de m2 construits, la disparition d’espaces de respiration, un retard coupable dans la rénovation thermique et énergétique du bâti, une végétalisation de façade. Les bosquets de l’Hôtel de Ville et les arbres en pot ne peuvent masquer la forêt d’arbres abattus en raison du manque de soin apporté. Comme les pistes cyclables de mauvaise qualité ne font pas oublier le retard pris dans la reconquête de l’espace public. Le décalage entre les paroles et les actes s’agissant d’adaptation au dérèglement climatique s’est aussi traduit par le refus de la maire d’intégrer l’ensemble des recommandations du rapport Paris à 50°, pourtant issues d’un travail transpartisan. L’adaptation de la ville au dérèglement n’est pas un programme. C’est un prérequis qui devra concentrer des moyens renforcés lors de la prochaine mandature. La question n’est pas « faut-il investir pour le confort d’été, pour faire évoluer notre urbanisme haussmannien et pour augmenter l’indice de canopée, mais à quelle vitesse ? ».
RÉCONCILIER LES PARISIENS AVEC LEUR VILLE
Prendre soin de l’espace public, renouer avec la propreté et la sécurité. Las, la situation s’est encore dégradée au cours des 6 dernières années. La maire a cherché à se dédouaner de ses responsabilités en matière de propreté en organisant une fausse déconcentration des politiques en la matière, sans donner les moyens aux mairies d’arrondissement. Résultat : une ville qui demeure sale aux yeux de ses habitants et visiteurs, un affront inacceptable pour la plus belle ville du monde. C’est aussi la question de la sécurité. La maire de Paris a beaucoup trop tardé à se rallier à l’idée d’une police municipale. Pendant 40 ans, nous avons défendu l’idée selon laquelle les Parisiens avaient, eux aussi, le droit à une police du quotidien, en charge de la lutte contre les incivilités. Il aura fallu attendre 2021 pour qu’elle soit instaurée, contre l’avis des alliés de la maire mais grâce au soutien des oppositions, du centre et de la droite. Depuis lors, nous attendons désespérément sa montée en puissance. 5 000 hommes étaient annoncés pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. A peine 2000 étaient en place. Et ce retard a des incidences sur le climat sécuritaire à Paris : selon l’institut Paris région, 1 femme sur 4 a peur dans son quartier, et 1 sur 10 chez elle ! Inacceptable alors que la sécurité est la première des libertés. Prendre soin de sa ville doit être l’obsession d’un maire. Anne Hidalgo et son équipe ont démontré combien cette question leur importait peu. Bien sûr Paris est la plus belle ville du monde. C’est justement la raison pour laquelle nous ne pouvons nous satisfaire de la situation actuelle. L’entretien et la sécurité doivent redevenir des priorités du futur maire.
RÉCONCILIER LES PARISIENS AVEC LEURS VOISINS
Aucun des grands sujets – politique du logement, lutte contre la pollution, contre le bruit, enjeux des mobilités… - ne peut être résolu à la seule échelle parisienne. Pourtant, la métropole, qui aurait pu être un échelon pertinent, n’a acquis aucun poids politique. Résultat, un empilement de strates administratives sans cohérence ni efficacité dans les politiques menées. Et régulièrement, des décisions imposées par la maire de Paris à ses voisins. La gouvernance de la région capitale devra être profondément revue, à la fois pour gagner en efficacité et pour lutter contre un millefeuille administratif qui n’est pas gage de sobriété dans les dépenses publiques.
RÉCONCILIER LES PARISIENS AVEC LEURS ÉLUS
Un nouvel échec. C’est d’abord la pratique du pouvoir, très personnifiée. Sans jamais écouter ses oppositions, ni reconnaître ses erreurs, la maire de Paris s’est enfermée dans une tour d’ivoire. L’instrumentalisation de la démocratie participative n’a pas permis de faire respirer la démocratie locale. La transparence dont la maire s’est prévalue a très rapidement montré ses limites, ne faisant que renforcer la défiance à l’égard de la classe politique. C’est aussi l’organisation de l’action publique : l’évaluation des politiques publiques reste un impensé à la mairie de Paris. Et les 54 000 agents publics peinent à distinguer le sens de leurs missions et en souffrent. C’est aussi et surtout la gestion coupable des finances publiques : l’explosion de la dette au cours des deux mandats d’Anne Hidalgo est connue. De 4 à 10 voire près de 12 milliards d’euros de dette si on tient compte des loyers capitalisés. Une dérive budgétaire qui s’est accompagnée de l’augmentation de toutes les taxes et tarifs qui pèsent sur les Parisiens. Et en parallèle, une incapacité à penser « économies » et une dérive dans les dépenses consenties : des subventions qui ne bénéficient pas aux Parisiens et aucun questionnement autour de la nature des dépenses alors que l’impérieuse nécessité d’agir contre le dérèglement climatique exige de repenser la structure budgétaire de la ville. La même majorité gouverne la ville depuis un quart de siècle. Et comme pour toute organisation, l’alternance est non seulement utile, mais souhaitable. De nouvelles idées, de nouvelles équipes. D’autant plus quand l’équipe sortante a autant failli. En 2001, Bertrand Delanoë affirmait qu’il allait rendre les clés aux Parisiens. Il est aujourd’hui temps de leur rendre leur argent. Six années plus tard, notre « appel à la réconciliation » demeure d’une brûlante actualité. Pire, la situation a empiré. Depuis 2010, l’équivalent de la population du XIVe arrondissement a quitté Paris, lassée par la dégradation du cadre de vie, le coût de la vie, les tensions du quotidien et la perte d’attractivité. Paris se vide de son énergie, non par manque de talents ou d’envies mais par absence de cap et de soin. Ce triste constat ne nous résigne pas. Il nous oblige. Il confirme la justesse de notre vision et la nécessité de la porter avec plus de détermination encore. Il est urgent de renouer avec une ambition à la hauteur de Paris. Grande. Une ville qui rayonne, aux yeux du monde et de ses habitants. Qui renoue avec la création et l’excellence.
Maud Gatel
Cheffe de file du MoDem à Paris